DPG et budget 2019 : débats en Conseil communal

Interventions Ecolo, par la bouche de sa cheffe de groupe, Anne Hubinon, à l’occasion de la discussion de la Déclaration de Politique Générale et du Budget 2019 au conseil communal, en sa séance du 20 décembre 2018.

 

Madame la Présidente,

Monsieur le Bourgmestre,

Mesdames, Messieurs les Echevins,

Mesdames, Messieurs,

 

A bien écouter notre Bourgmestre, il semblerait que les mots forts de notre campagne aient été entendus : Namur + verte, + solidaire et + participative.  Le groupe Ecolo avait en effet construit son projet pour notre Cité autour de ces trois axes. Nous nous réjouissons donc vivement des mandats qui nous ont été confiés. Chacun d’entre eux répond à l’une de nos préoccupations majeures. Les nôtres, et celles d’un nombre croissant et significatif de citoyens belges.

Il y a 10 ans, la société civile se mobilisait pour une prise de conscience climatique sans précédent avant le sommet de Copenhague. Il y a 3 semaines, 75 000 citoyens défilaient dans les rues de Bruxelles.

Le signal est fort : en matière climatique et de transition écologique de la société, tous ces manifestants veulent des actes et ne se satisferont plus de paroles. Pas de vague promesse d’un RER en 2050 ou d’une loi climat en 2100. Non, ils attendent des actes concrets, et ce rapidement. Cela nous oblige également, sur le plan local, à prendre toute la mesure et à affronter l’urgence de ces enjeux.

Fort heureusement, à Namur, nous ne partons pas d’une page blanche en matière de transition. Loin de là. Car si la transition est aujourd’hui une compétence, ce qui est un signal très clair, la majorité namuroise met en œuvre une politique ambitieuse de transition écologique depuis 2006 : mobilité durable, économie d’énergie et lutte contre la précarité énergétique, verdurisation du centre-ville, plan climat, préservation de terres agricoles. Les acquis engendrés sont nombreux et durables.

Là où d’autres communes entameront des politiques de transition, Namur pourra se concentrer sur de nouveaux défis, tout en préservant les politiques déjà mises en place.

C’est ainsi que la déclaration de politique générale évoque la question  de l’alimentation durable et de proximité. Il y a en effet là un chantier énorme à mener en partenariat avec les acteurs de terrain. Il implique la mobilisation de terres, la mise en réseau, le renforcement des circuits allant du producteur aux consommateurs, et ce notamment dans les collectivités publiques et les écoles. L’enjeu concerne notre modèle économique (qui nous amène à payer cher pour manger mal), social (on le sait… nombre d’agriculteurs doivent cesser leur activité devenue non rentable) et environnemental (utilisation de pesticides, et émission importante de CO2 lorsque la nourriture vient de loin).

La transition écologique comme leitmotiv implique de travailler de manière transversale, de renouveler nos façons de consommer, de produire, de nous déplacer, de vivre ensemble pour répondre aux grands enjeux environnementaux : ceux du changement climatique, de la rareté des ressources, de la perte accélérée de la biodiversité et de la multiplication des risques sanitaires environnementaux.

L’action doit être globale, et c’est en ce sens que la Déclaration de Politique Générale est correctement libellée. Au-travers de celle-ci, le projet porté par notre majorité transparaît, certaines choses sont déjà sur les rails, d’autres doivent émerger.

Piloter une ville comme la nôtre est un mélange subtil de décisions urgentes, de projections sur l’avenir, de gestion immédiate et de rêve pour demain. Car il faut rêver… espérer une Ville où chacun trouvera sa place et s’y épanouira : les enfants , les parents, les jeunes et les personnes âgées, celles porteuses de handicap, les femmes, les sportifs, les travailleurs, les retraités, les artistes, les artisans, les producteurs locaux.

A l’écoute de la Déclaration de Politique Générale, tous ces aspects sont présents. Selon nous, au-delà des mots et des bonnes intentions, là où réellement les choses peuvent changer, c’est dans la façon de gouverner. La bonne gouvernance représente un mécanisme complexe s’intéressant à la manière de gouverner dans un contexte social, politique et économique. Aujourd’hui,, elle s’inscrit dans le contexte de remise en question de la démocratie représentative et le mouvement en faveur des enjeux climatiques.

L’Union des Villes et des Communes de Wallonie nous conduit dans une définition aux facettes suivantes :

  • l’éthique centrée sur le respect des lois et l’intégrité
  • le contrôle démocratique, voire la transparence, et la participation citoyenne, vrai défi de nos démocraties  participatives
  • la cohérence et la pertinence des politiques locales au travers d’une planification stratégique durable
  • la gestion performante des ressources humaines et des services.

Le plan stratégique transversal doit être un bel outil de définition, puis de suivi et d’évaluation des voies qui seront retenues pour concrétiser la DPG. Un terme est repris dans cette définition, un terme qui tient particulièrement à coeur des Écologistes : la participation. Selon nous, une part de la créativité qui devra émailler les décisions de cette législature émergera de la participation citoyenne, dans un équilibre nécessaire avec le bien et le bien-être collectif. Il existe mille façons d’encourager la participation citoyenne, participation qui ne va pas de soi. Cela va de l’information à la cogestion, en passant par la consultation, la concertation et la coproduction. Chaque façon de faire comprend des outils, des moyens de communication, des implications plus ou moins fortes. Nous croyons fermement que la participation citoyenne et la transversalité des actions nous permettront de réussir notre projet de Ville.

Nous pensons aussi qu’il faut oser faire autrement. Pire encore que les “Y’a qu’à…” ou les “Il faut…”, il y a le très prometteur “On a toujours fait comme cela”. Et bien non ! Aujourd’hui, nous voudrions entendre “Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait”, citation bien connue de Mark Twain, écrivain et essayiste américain.

Dès lors, parmi les “impossibles” que nous souhaitons voir devenir possibles, nous citons, en vrac :

  • la participation citoyenne qui doit dépasser, et largement, celle des budgets participatifs
  • la transition écologique qui ira plus loin que la démarche individuelle des ménages ou du citoyen
  • l’accompagnement des jeunes qui ne sera pas seulement fait de quelques propositions d’activités sportives ou culturelles, mais leur offrira une vraie place.
  • Une politique constructive et préventive prenant en compte leur réalité. Une prévention face au harcèlement, au décrochage scolaire et aux difficultés psycho-sociales. Une collaboration étroite de la commune avec la maison de l’ado.
  • la santé, qui doit devenir à Namur le “vecteur bien-être”, non seulement au côté du sport, mais dans le cadre d’une politique de prévention et d’accès aux soins pour tous. La  nécessité d’un vrai budget « santé » nous apparaît de plus en plus évidente !
  • le combat contre la précarité, déjà crucial, et qui ne doit pas seulement être fait de solutions à court terme, et une dynamique de prévention et de soutien pour assurer la dignité de chacun à long terme
  • l’attention particulière à tous ceux, voire surtout à toutes celles, qui se débattent dans un quotidien peu épanouissant, parce que trop précaire
  • le bénéfice des services pleins et entiers de la commune pour tout citoyen, qu’il soit résident en ville ou dans nos campagnes, que ce soit en matière de mobilité, de culture, d’espaces de détente, …
    … nous souhaitons rester proches des Namuroises et les Namurois pour relayer au mieux leurs attentes.

Aujourd’hui, notre majorité, CDH – ECOLO – MR, est reconduite. Le PS, Défi et le PTB seront des partenaires attentifs, enrichissant un débat démocratique et constructif. Au sein de la majorité, le groupe Ecolo restera également en mode “veille”, afin de répondre pleinement au mandat qui nous a été confié. Car, même si tous les leviers relatifs au défi climatique, à l’alimentation saine, à l’accueil des migrants, à la mobilité… ne sont pas dans nos mains propres, il nous incombe d’assumer la vague verte qui nous a portée jusqu’ici. Nous formulons dès lors un double souhait : que notre travail soit ancré dans les réalités et que l’avis de nos concitoyens reste notre boussole. Nous sommes la tête de pont d’une démocratie représentative, il nous incombe des responsabilités qui exigent clairvoyance, bienveillance, rigueur et créativité.

 

Nous vous remercions.

Anne Hubinon, pour le groupe ECOLO


Vous retrouverez le texte de la Déclaration de Politique Générale (DPG) sur le site de la ville.


Prise de parole relative au Budget

 

Madame la Présidente,

Monsieur le Bourgmestre,

Mesdames, Messieurs les Echevins,

Mesdames, Messieurs,

 

Les quelques éléments de présentation du budget 2019 qui viennent de nous être faits doivent sans doute être commentés, même si l’issue de notre vote ne fait aucun doute.

Le contexte dans lequel celui-ci a été défini est relativement trouble, nous le savons, notamment pour les pouvoirs locaux : instabilité politique, tax shift, réforme APE. De par sa gestion budgétaire saine, sereine, qui s’appuie sur une vision politique à long terme d’une ville solidaire en transition, Namur apparaît comme un pouvoir public à la fois rassurant, mais aussi enthousiasmant pour ses citoyens.

Un pouvoir rassurant, car il se veut sincère, tant pour la population que pour le conseil communal. En ce sens, le budget 2019 présenté aujourd’hui doit se lire comme un budget de transition, qui évite les effets d’annonces et les trompes l’œil.
Un pouvoir enthousiasmant aussi, car, comme cela a été énoncé lors de la lecture de la déclaration de politique communale, Namur va allier pour les 6 prochaines années “continuité et renouveau”. Renouveau, notamment au sein du Conseil et du Collège, mais également renouveau thématique, en se donnant de nouveaux défis. La transition écologique et la dynamique participative ne sont pas les derniers d’entre eux.

Le renouveau attendu, s’il est sans doute la promesse de changements, implique aussi de laisser la majorité construire durant ces prochains mois les jalons de son projet politique renouvelé pour la législature 2018-2024. Nous aurons ainsi tout le loisir de prendre la pleine mesure de celui-ci lors de la présentation du plan stratégique transversal et lors des prochains exercices budgétaires.

Mais se limiter à ces perspectives, certes enthousiasmantes, offertes par la déclaration de politique générale, serait faire injure aux dynamiques passées mises en place et qui trouvent leurs concrétisations dans le budget 2019.

En matière de revitalisation du centre-ville : 630.000 euros sont consentis pour la rénovation de la galerie Wérenne, un projet qui nous tient cœur. La galerie Wérenne, c’est une entrée de ville pour les milliers de navetteurs quotidiens, les étudiants, les visiteurs. C’est aussi un chaînon important entre le tunnel sous voie, récemment rénové, et le quartier des Carmes en plein renouveau depuis la rénovation du Caméo.

Sur le même enjeu, nous soutenons évidemment le réaménagement de la place Maurice Servais budgétisé à hauteur d’1 million 200 000 euros. Ce budget permettra la piétonisation de ce quartier et contribuera ainsi, comme ce fut le cas lors des précédents élargissements du piétonnier, à ramener de la qualité de vie dans la Corbeille.

La Citadelle, atout touristique numéro de Namur, poursuit sa mue entamée depuis 12 ans avec les travaux budgétisés sur la rampe verte et l’étude prévue concernant le Stade des jeux et le Théâtre de verdure.

Autre dossier lié à notre patrimoine, la restauration complète de notre Halle al’Chair, avec un budget conséquent (ici de 3.726.058 euros). C’est un dossier important. De par son intérêt patrimonial et sa localisation, la Halle al’Chair est un lieu d’intérêt en soi pour les visiteurs et amoureux de Namur. Il est donc important de s’en préoccuper. Qui plus est, sa restauration offrira à terme un espace d’accueil des visiteurs digne du statut de Capitale de Namur, chose évidemment appréciable.

En matière de mobilité douce, nous notons avec satisfaction que la Ville ajoute 175.000 euros de budget au 19 millions consentis depuis 2009 dans le cadre du plan namurois du vélo. Nous savons que ces investissements sont nécessaires pour permettre à Namur de garder le cap et ses ambitions en matière de politique cyclable.

Toujours au niveau mobilité, nous saluons encore le budget consacré à la signalisation automobile vers le centre-ville. La logique est connue : faciliter l’accès des automobilistes au centre en les dirigeant de manière plus claire vers les quartiers et les différents parkings existants. Projet plus classique, mais néanmoins complémentaire de l’important dossier du système de transport intelligent, qui sera mis en œuvre également en 2019.

2019 sera aussi l’année d’un autre chantier important en matière de mobilité, celui du P+R de Bouge, avec une participation de la Ville inscrite dans le budget. Il s’agit d’un dossier et d’une solution importante pour décongestionner notre centre-ville et offrir une solution adéquate aux travailleurs du centre-ville provenant de cette direction.

En matière de cohésion sociale, on peut saluer les 380.000 euros consacrés à l’acquisition de matériel informatique à destination des quartiers, projet FEDER donc, et visant à répondre aux difficultés liées à la fracture numérique.

Concernant l’enseignement, point qui nous tient particulièrement à cœur, nous saluons les différents investissements consentis concernant les bâtiments et plus particulièrement les 768.000 euros consacrés aux remplacements des modules de l’école de Wépion, afin d’offrir un meilleur encadrement aux jeunes élèves.

En conclusion, le groupe Ecolo soutiendra bien évidemment le budget communal 2019. Il s’agit d’un budget sincère, fruit d’une bonne gestion des services, que nous saluons, et des équipes de la Ville.

C’est un budget de transition… mais également de transition écologique, ce qui s’exprime par les investissements importants consentis notamment en matière de mobilité. Un budget de transition pour une ville, elle aussi en transition, et qui voit d’année en année son visage changer au profit de ses habitants grâce aux caps ambitieux fixés depuis 2006 par la majorité namuroise.

Nous vous remercions.

Anne HUBINON, pour le groupe ECOLO