Des bases solides pour envisager un redéploiement harmonieux et durable du quartier de la gare

Conclusions du processus de co-construction

Depuis 2006, la Ville de Namur s’est lancée, sous l’impulsion d’Ecolo, dans un vaste programme de redéploiement du nord de la Corbeille. Les premiers fruits ont été récoltés à travers la redynamisation du quartier Carmes-Croisiers dans la foulée de la réouverture du Caméo, financée par la Ville, ainsi qu’à travers la mise en œuvre du plan de mobilité qui permet au quartier de la gare de mieux respirer grâce à la diminution du trafic de transit. Deux autres dossiers sont actuellement en cours ou en cours d’instruction à savoir la réalisation d’une nouvelle gare des bus ainsi que la rénovation future de la galerie Werenne. De manière complémentaire à ces différents dossiers, reste le nœud du redéploiement de l’espace Gare-Léopold-Hôtel de Ville.

Si la précédente législature fut marquée par les oppositions aux précédents projets commerciaux présentés et l’impasse politique au lendemain de la consultation populaire, elle fut également l’occasion d’initier il y a quelques mois un scénario pour trouver la meilleure solution pour l’espace Gare-Léopold-Hôtel de Ville, par-delà, tout le centre-ville. 

Ecolo a en effet proposé et obtenu au sein du Collège que s’ouvre en mai dernier un comité de co-construction pour élaborer plusieurs scénarios d’aménagement, en repartant d’une page blanche. L’objectif était à la fois de renforcer le dialogue avec les forces vives du quartier et d’écouter les riverains. Le comité a été constitué, initialement, de 36 personnes représentants un panel diversifié de personnes (commerçants dans la zone concernée, riverains, propriétaires, associatifs,… et 4 ‘politiques’). 

Afin de favoriser l’ouverture des discussions, la Ville a confié l’animation du processus participatif à un organisme strictement indépendant, Tr@me Scrl. Le panel a été sélectionné par cet organisme indépendant sur base de candidatures déposées.

Fort des débats tenus depuis plusieurs mois, les membres du comité de co-construction ont présenté aujourd’hui les résultats de cet exercice participatif. Si des oppositions à ce processus ne manqueront pas de se faire entendre compte tenu de l’historique du dossier, il n’en ressort pas moins un résultat sérieux et co-construit par les 36 participants au travers de cinq ateliers alimentés par les avis de 5 experts universitaires.

Ce travail permet de dégager non pas un dossier tout ficelé mais des lignes de force, cohérentes et ambitieuses, pour revitaliser le périmètre concerné.

Ecolo souhaite mettre en valeur plusieurs éléments repris dans les conclusions présentées :

  • La nécessité de concevoir un projet consacrant la mobilité douce, notamment vers les quartiers voisins dont Bomel et la qualité de l’espace public comme éléments structurant. Cette nécessite passera par une prise en compte et une consultation renforcée des piétons et des cyclistes mais également des jeunes et de leurs intérêts ;
  • Un redéploiement de l’espace intégrant une mixité de fonctions qui donnera une vie au quartier en dehors des heures d’ouverture des commerces (habitat, espace public, services…). La renaissance du quartier passe également par une connexion forte au reste de la ville, il ne s’agit pas d’un ilot replié sur lui-même.
  • l faudra également garantir le caractère réversible des nouveaux espaces créés et permettre de faire évoluer les surfaces en fonction de l’évolution de l’environnement. Autrement dit, les surfaces commerciales dédiées doivent pouvoir être reconverties en fonction de l’évolution des besoins et du contexte global en la matière qui présente, bien entendu, un caractère imprévisible à ce jour ;
  • L’acquisition par la Ville de l’ESPENA (Ecole supérieure pédagogique de Namur, située dans la continuité des Jardins du Maïeur) permettra de poursuivre une politique de verdurisation renforcée du centre-ville. Les espaces verts qui seront développés devront être des lieux fonctionnels qui répondent à des besoins exprimés par les habitants. La question de la place des arbres au cœur de ville, leur remplacement et leur gestion, doit être menée en concertation avec des experts de la matière en intégrant la situation présente mais aussi les potentielles et évolutions futures du site ;   
  • L’intégration des enjeux de transition écologique à travers la volonté exprimée d’étudier les possibilités d’intégration de panneaux photovoltaïque, de toitures vertes etc ;
  • La prise en compte des quartiers voisins côté sud (Borgnet) et nord (Bomel) dans la réflexion préalable à l’établissement du projet. Il s’agit de tenir compte et de limiter les impacts visuel, sonore, polluant sur les quartiers voisins à travers les aspects de mobilité déjà évoqués mais aussi les aspects techniques (matériaux utilisés) et architecturaux liés aux constructions ; 
  • Enfin, l’opérateur privé (Besix), qui a changé depuis 2015, s’est engagé à respecter le résultat du processus participatif. Ecolo souhaite que cet esprit de dialogue et d’écoute des citoyens se maintienne dans la suite du dossier, avant et après le dépôt du futur projet mixte à travers notamment la mise en place d’un comité de suivi des recommandations issues du processus participatif.

Pour Ecolo, ces différentes balises issues d’un processus participatif de qualité permettent d’envisager plus sereinement l’avenir du quartier gare-Léopold-Hôtel de Ville pour lui permettre de se redéployer. Ce redéploiement est nécessaire pour renforcer la vitalité et l’attractivité tant du quartier que l’ensemble du centre-ville de Namur. Il s’agit d’une condition nécessaire pour poursuivre la stratégie d’une ville qui se redéploye sur elle-même plutôt que de céder aux sirènes de l’étalement urbain destructeur des sols et catastrophique sur le plan environnemental.

 

Philippe NOEL,

Président du CPAS

 

Patricia GRANDCHAMPS,

Echevine de la Participation

 

Charlotte MOUGET,

Echevine de la transition écologique