Subside wallon octroyé à la Ville de Namur pour la rénovation et la mise en conformité de la piscine de Salzinnes

Intervention d’Anne Hubinon, cheffe de groupe Ecolo au Conseil communal du 16 M-mai 2019

Madame la Présidente,

Monsieur le Bourgmestre,

Mesdames, Messieurs les Echevins,

Chers collègues,

Nous venons d’apprendre l’octroi par le Gouvernement wallon de subsides à hauteur de 3,3 millions d’euros à la Ville de Namur pour permettre la rénovation et la mise en conformité, tant au niveau de la sécurité que de l’hygiène, de la piscine de Salzinnes.

Nous savons tous qu’elle doit rester un outil performant et attractif pour les nombreux particuliers, écoliers et sportifs qu’elle accueille quotidiennement. Le plan piscines poursuit sa concrétisation… et nous ne pouvons que nous en réjouir. L’enveloppe est désormais gonflée et permet sans doute de rêver un peu ! Rêver… et assumer concrètement ce qui a été annoncé dans notre Déclaration de politique communale. Celle-ci évoquait en effet « la poursuite du gigantesque chantier de rénovation de nos piscines et de leur mise aux normes sanitaires et sécuritaires ». Cela répondait d’ailleurs à divers points de programme, tant dans la majorité que dans l’opposition.

L’octroi de ce subside, qui change tout de même la donne, mérite donc que nous observions la situation de façon plus large. Le plan piscines à Namur organise les nécessaires rénovations et mises aux normes, c’est très important. Mais est-ce suffisant ?

Chez Ecolo, nous sommes souvent intervenus pour soutenir les citoyens… en manque de leurs piscines. Des réponses techniques nous ont été apportées lors des diverses fermetures, certes nécessaires, qui rendaient compliquée la pratique de la natation. Les écoles demandent toujours plus de temps, et c’est normal, la nage doit rester une compétence de nos enfants. Aller à la piscine reste un loisir génial, en famille, entre amis, entre sportifs. Nous sommes d’ailleurs intervenus aussi quant au possible élargissement des heures d’ouverture, au dimanche notamment, même si nous savons que l’expérience a déjà été tentée sans grand succès. Faut-il s’y arrêter ? Les choses changent, les habitudes évoluent… nous devons y être attentifs.

Nos citoyens se sont aussi souvent émus des aspects patrimoniaux, et singulièrement à Salzinnes. Pourquoi faut-il détruire les cabines anciennes ? S’il faut bien sûr permettre un accueil des groupes – nous le répétons, les écoles, les clubs ont besoin d’un confort amélioré -, l’équilibre semble rompu avec les cabines individuelles. On passerait de 107 cabines individuelles à 38, dont une familiale et une autre accessible aux PMR, et de 5 petites cabines collectives à 11, dont la surface irait de 13 à 25m².

Qu’en pensent les principaux intéressés, les Namurois et Namuroises qui fréquentent les lieux ?

Ils soulignent le confort de pouvoir laisser leurs effets dans ces cabines individuelles plutôt que dans des casiers étriqués.
Ils ajoutent même que « le fait de devoir recourir, à Salzinnes, aux préposé(e)s aux cabines n’est pas un inconvénient. Au contraire, leur service est apprécié et participe à la convivialité de l’établissement ».
Ils insistent sur la nécessaire préservation d’un lieu au charme désuet… même si les cabines aux carrelages écru doivent sans doute être rafraîchies. Les usagers sont-ils les seuls à s’intéresser à ce patrimoine ? Non, la piscine est reprise à l’Inventaire du patrimoine culturel immobilier de la Région wallonne, ce qui ne présente aucun caractère contraignant en terme de cahier des charges ou d’avis de la Région Wallonne… si ce n’est rappeler aux autorités, nous rappeler donc, que le lieu est un témoin du passé que nous nous devons de protéger.

En conséquence, de ces diverses remarques, chez Ecolo, nous souhaitons aller un cran, voire deux crans plus loin : revoir le plan piscines et envisager d’autres pistes… d’autres lignes d’eau !

Nous souhaitons une étude des besoins des namurois en matière de piscine. Les heures d’ouverture correspondent-elles aux besoins d’aujourd’hui ? Quels sont les besoins des clubs ? Quelles sont les attentes des écoles ? Qui fréquente nos piscines communales ? Des namurois seulement… ? Non ! Nous sommes une grande ville, les communes voisines profitent certainement de nos infrastructures. Quel impact, quel coût cela a-t-il pour les citoyens namurois ? Ne faudrait-il pas un tarif différencié ou une intervention des communes voisines ?
Nous espérons la révision du plan piscines qui, nous le rappelions, n’évoque que des rénovations et pas de construction. Faut-il en rester là ?
Nous voudrions étudier la faisabilité d’une piscine naturelle et encourager l’usage des cours d’eau comme infrastructures sportives, et celle d’une piscine sans chlore. La Meuse se prête parfaitement à l’implantation d’une piscine sur l’eau. On pourrait y aller par phases. Tout d’abord, des couloirs entre pontons avec surveillance en période estivale. Puis, une première infrastructure, pourquoi pas en containers recyclés ? Il y a plein d’options qui mériteraient d’être étudiées, avec la Région Wallonne, gestionnaire du cours d’eau. On sait aujourd’hui, grâce à l’énorme succès des manifestations namuroises, comme par exemple le Triathlon Namur Team du 15 août ou, plus proche encore, le prochain Xterra des 6 et 7 et juin prochains, que les Namurois et les Namuroises aiment nager en eau libre. L’an passé, les 1500m en Meuse du Xterra se nageaient autour de l’Ile Vas-t’y-Frotte.

Notre groupe souhaite donc poser les questions suivantes :

Concernant la rénovation de la piscine de Salzinnes : en quoi la confirmation de ce subside modifie-t-elle les plans de rénovation ? Ce subside, que nous avions sollicité, était-il intégré au budget prévisionnel ?
Toujours pour la piscine de Salzinnes : est-il possible de revoir le cahier des charges et d’intégrer la préservation patrimoniale quand on sait que la piscine est reprise à l’Inventaire du patrimoine culturel immobilier de la Région wallonne ?
De façon plus générale quant aux rénovations en cours dans nos piscines communales : où en est-on dans le planning des rénovations, quelle vision avons-nous à moyen et long terme ? Quel est le coût pour les Namurois et les Namuroises de toujours rénover au regard de ce qu’une construction coûterait ?
Pour une piscine sans chlore : S’il est difficile, ou trop onéreux, d’envisager la transformation de l’une de nos piscines existantes en une piscine sans chlore, peut-on au moins en réduire drastiquement l’utilisation ?
Pour une piscine naturelle : Quels moyens nous donnons-nous de mettre en place une piscine naturelle mosane, par exemple derrière la Caserne de Jambes, lorsque l’occupation et l’aménagement de celle-ci reviendront pleinement à la Ville ?

Merci des réponses que vous ne manquerez pas de nous apporter !

Anne HUBINON,

Cheffe de groupe ECOLO

« Illustrations accompagnant le propos développé ensuite. D’autres villes ont déjà étudié la possibilité d’une piscine naturelle, certaines l’ont concrétisée. Si la question du coût ne peut être éludée, nous insistons sur la nécessaire réflexion sur cette idée… que nous défendions dans notre programme ».