Commentaire relatif au vote du budget 2022 & du plan de gestion 2023-27

Madame la Présidente,
Monsieur le Bourgmestre,
Mesdames, Messieurs les membres du Collège,
Chers collègues,

Il y a un an, presque jour pour jour, je commentais, au nom de notre groupe, le budget initial 2021, en indiquant notamment « qu’il nous fallait dessiner des lendemains que nous espérions meilleurs. En conscience, et de façon volontariste. Avec ambition aussi, car nous savions déjà qu’il ne suffirait pas de quelques mesures symboliques pour sortir de l’ornière », notamment créée par la crise sanitaire, dont nous étions loin de voir le bout… Je concluais en insistant sur notre espoir de voir Namur « plus sociale encore, et engagée sur le terrain », à hauteur de ce que les Namuroises et les Namurois espéraient.

Une année est passée, où il a fallu être réactif, créatif, empathique, raisonnable, prudent, et pourtant engagé, volontaire et ambitieux malgré tout. La situation n’est pas encore apaisée, force est de constater que nous sommes à nouveau loin les uns des autres et que les perspectives ne sont pas encore réjouissantes. L’impact à long terme de cette crise est majeur, la précarité et la pauvreté ont gagné du terrain… sans parler de ce qui se joue sur les thématiques de la jeunesse, de l’enfance, et de la santé mentale. Les besoins sociaux sont immenses, nous le savons.

Et pourtant, en tant qu’autorité communale, il fallait définir un budget. Un budget en équilibre, et ici c’est encore possible grâce à nos réserves, mais un budget qui présente, néanmoins, un déficit structurel. Trouver l’équilibre est une obligation, avec laquelle il faut composer, et non une façon de faire croire que la situation est normalisée. C’est une trajectoire, ce sont des axes et des tonalités politiques, et surtout des intentions chiffrées et des projets, des réalisations qui seront visibles et bénéfiques au plus grand nombre. Quels en sont les éléments structurants, qu’il nous semble utile de souligner ce soir ?

De nombreux chantiers sont en cours, et le seront encore en 2022, dans l’enseignement. L’intérêt et le bien-être des enfants, mais aussi des équipes éducatives, mènent à la mise en route de cantines durables, à la réalisation de la végétalisation des cours d’écoles et au lancement du nouveau système d’encadrement Nam’Extra. Afin de réduire la facture des parents, plusieurs mesures ont été prises – par exemple les repas, la garderie et les photos à prix coûtant et autres réductions.

Les rénovations des bâtiments se poursuivent, avec une attention particulière sur la gestion des énergies et le choix d’alternatives plus durables. Les investissements seront poursuivis aussi dans la lutte contre la fracture numérique et les aménagements de cours d’écoles. Cela représente plus de 10.000.000€ d’investissements (à l’extraordinaire).

La petite enfance n’est pas en reste, un travail important est en cours en ce qui concerne les repas : ils devront être de plus en plus de qualité, avec des produits de saison et bio pour toutes les crèches de la SONEFA. Notre collègue Christophe Capelle y veillera ! Notez aussi que le concept d’éco-crèche est une source d’inspiration, au-delà des repas, puisqu’il s’agit de réfléchir sur le choix des matériaux, des mobiliers, …

Toujours concrètement, des bâtiments sont en cours de rénovation et/ou de construction en partenariat avec le Foyer Namurois et le Foyer Jambois.

À cela s’ajoute la mise en œuvre de la réforme MILAC, attendue par le secteur et qui vise à améliorer la qualité et l’accessibilité pour tous des milieux d’accueil, en luttant notamment contre la marchandisation des services. Un subside de 140.000€ est octroyé.

Quant aux budgets participatifs, la 2ème édition est en route, avec le même budget total. Rappelons au passage que les Namurois et Namuroises ne sont pas seulement participatifs par ce biais ! D’autres dynamiques participatives sont opérationnelles.

En terme de transition écologique, outre les lignes budgétaires presqu’habituelles, pointons, à l’ordinaire, le maintien et l’augmentation d’articles tels que les « primes audit énergie », « primes environnementales » ou encore les « Subventions Transition écologique ». On sait que le support des pouvoirs publics aux acteurs de la transition devra monter en puissance comme il nous semble aujourd’hui important d’appuyer les acteurs de la cohésion sociale, les acteurs sportifs et culturels. Ajoutons les renforts en ressources humaine annoncés aux espaces verts et les emplois d’hydrologue et de gestionnaire de projets, pour traiter les questions d’inondations et les prévenir au mieux.

Je souhaitais être concrète ce soir, rappelons dès lors :

  • La progression du dossier du Parc des Dames blanches, projet de débitumisation d’une ampleur unique en Wallonie.
  • La volonté d’aboutir au niveau du relais agricole par la réinscription des crédits prévus au plan de relance.
  • La dotation à la Régie foncière pour la réalisation de la bibliothèque dans le cadre du projet des Casernes. On sait qu’il y aura aussi par la suite l’acquisition de la Brasserie et la Halle maraichère.
  • La mise en œuvre de la Politique Intégrée de la Ville et des 3 Sites à Réhabiliter proposés à la Région.

Pointons également des projets porteurs d’avenir :

  • Le lancement d’une étude de type Rénovation urbaine sur le Quartier Saint-Nicolas.
  • La révision du Schéma de Développement Communal, dont l’évaluation est en cours.
  • Les crédits pour les études de génie urbain et de gestion des ilots de chaleur pour préparer le plan de végétalisation.

Et enfin, saluons des crédits inédits pour des projets de rénovation énergétique : 6.000.000 pour l’Hôtel de Ville et 1.000.000 pour une série de mise en conformité « chauffage », sachant que la PIV prévoit d’autres actions « énergétiques » pour la Porcelaine ou au niveau des halls sportifs. La Ville se doit d’être exemplaire sur ces terrains !

Quant au volet social et à celui du logement, plusieurs avancées majeures doivent être signalées, sur des aspects annoncés dès la Déclaration de Politique Communale, en 2018 :

En matière de logement d’abord, un budget est prévu pour lutter contre les logements inoccupés, afin notamment d’encourager les propriétaires privés à confier leur bien à l’agence immobilière sociale.  Cette années 2022 devrait voir l’ouverture de la Maison du Logement qui rassemblera de multiples acteurs namurois du Logement.

Nous aurons bientôt aussi le premier habitat léger de Namur, une tiny house sur un terrain du CPAS, et un projet d’habitat léger à vocation sociale, en lien avec la stratégie de fin du sans-abrisme, qui sera développé au cours de l’année, pour aboutir en 2023.

En matière de lutte contre la précarité et d’aide sociale, la Ville vise le renforcement des réponses structurelles avec la poursuite et l’adaptation de la stratégie de « Fin du sans-abrisme », qui tiendra compte des enseignements du dénombrement du public sans-abri et mal logé attendus en mars 2022.  Cette année 2022 verra aussi l’installation des deux premières fontaines à eau potable dans l’espace public namurois.

Concernant le terrain Acina acquis par le CPAS et situé derrière celui-ci, les choses suivent leur cours sur le projet de création du bâtiment multi-services pour le Service d’insertion sociale, l’alpha et la Maison d’accueil des Trieux et la dépollution du terrain sera entamée en 2022.

En matière d’égalité des chances et de lutte contre la discrimination, un projet spécifique sera mené. Le nouveau Plan Mix’cité, quant à lui, sera préparé et adopté, avec la collaboration des membres du Conseil et de la Plateforme Namur’Elles.

Pour les aînés, soulignons la fin des travaux à Erpent (MR La Closière), le déménagement des résidents et celui des équipes, dans ce bâtiment passif à l’architecture en étoile, qui accueillera également la nouvelle cuisine centralisée du CPAS. Les travaux se poursuivront à Salzinnes (MR Harscamp) pour prendre fin, si tout va bien, courant 2023.

Par ailleurs, un vaste projet de lutte contre la fracture numérique sera lancé, avec 7 cycles de 8 séances dans différents quartiers. Quant à l’action « Gardons le contact », désormais bien connue de nos aînés, et qui offre un contact téléphonique régulier entre des volontaires appelants et des personnes âgées isolées, devrait poursuivre son déploiement, dans une nouvelle forme intensifiant les partenariats externes.

En matière de prévention et de sécurité, les équipes de la Cohésion sociale achèveront la préparation du nouveau Diagnostic local de sécurité et du Plan stratégique de sécurité et prévention. De nouvelles actions seront identifiées et financées dès 2023 pour mieux répondre aux besoins et constats actuels. L’Espace VIF  – lieu de prise en charge multidisciplinaire des violences intrafamiliales – ouvrira ses portes au cours du premier semestre de l’année. Quant à elle, la coordinatrice Espace public (dont la mission est de soutenir le vivre ensemble sur l’espace public) engagée fin de cette année débutera son action en 2022.

N’oublions pas les quartiers à haute densité de population, pour lesquels des concertations seront relancées et où de nouvelles actions seront portées par les Maisons de quartier, notamment en lien avec le soutien à la parentalité, l’interculturalité et l’environnement.

Et pour terminer, je m’en voudrais de ne pas citer la poursuite d’investissements très conséquents – Monsieur le Bourgmestre en a cité certains – à la Citadelle avec près de 15.000.000 € pour le Stade des Jeux, le plan d’investissement cyclable et de trottoirs – l’audit de politique cyclable nous montre que la voie empruntée depuis près de 15 ans est la bonne – et la place de la station et le Boulevard Mélot devraient connaitre leur mue tant attendue qui, avec les travaux de la Dalle et de l’axe Rogier-Brabant, témoigne de la place que notre Ville réserve aux Transports en Commun, aux piétons, aux cyclistes.

Voici donc les commentaires que je souhaitais partager avec vous, au nom du groupe Ecolo, consciente des enjeux que ces balises budgétaires cherchent à assumer. Agissons maintenant là où nous le pouvons, n’oublions personne. Les Namuroises et les Namurois comptent sur une gestion assumée de leur cité.

Je vous remercie de votre attention,

 

Anne Hubinon
Cheffe de groupe Ecolo