Vie politique : Conseil communal du 12 décembre 2023

1. Adoption à l’unanimité du plan Mix’cité 2.0 #NamurVilleInclusive #EgalitePourTous

Un pas déterminé vers l’égalité et la diversité avec le Plan Mix’cité 2.0 et de sa charte.

Le Conseil Communal a adopté à l’unanimité le « Plan Mix’cité 2.0 ». Un ambitieux programme d’actions conçu pour réduire les inégalités de genres et lutter contre les discriminations envers la communauté LGBTQIA+ au sein de la commune namuroise.

Un programme d’actions ambitieux résultant d’un effort collaboratif majeur. Dans une société qui reste profondément inégalitaire et qui perpétue une construction sociale hiérarchisée liée au genre, il est crucial de promouvoir un changement.

Sous l’impulsion de @Philippe Noël en tant que Président de CPAS en charge de la Cohésion sociale, du Logement et de l’Egalité des chances, les conseiller·ères communaux des différents groupes politiques (excepté du PTB), les membres de la Plateforme Namur’Elles et l’administration communale ont conjugué leurs efforts pour élaborer un programme concret visant à réduire les inégalités de genres et à combattre les discriminations envers la communauté LGBTQIA+ sur le territoire de la commune.

La Ville s’engage notamment à lutter contre les violences envers les femmes et les discriminations découlant d’une vision patriarcale du passé. Elle aspire également à poursuivre ses efforts pour être une ville accueillante pour les membres de la communauté LGBTQIA+, en intégrant leurs spécificités, en leur offrant plus de visibilité, et en s’opposant à toute forme de discrimination à leur égard.

Le fruit de ce travail collectif se manifeste à travers divers engagements pour 2023-2026, tels que l’écoute des revendications des personnes touchées par ces violences et discriminations, le soutien aux initiatives locales, l’intégration systématique de la question du genre dans toutes les sphères d’action de la Ville, le développement d’actions de sensibilisation et de prévention, l’organisation de formations, la création de « safe-places » dans le centre-Ville de Namur ou encore des récoltes de données statistiques.

En initiant cette démarche, la Ville de Namur prend l’initiative d’œuvrer pour une société plus juste et inclusive, où la solidarité prime.

2. Terres de Bouge, chemin de Boninne : mise à disposition – appel à candidature #TerresDeQualité #RelocalisationAlimentaire

Le Conseil communal a approuvé le Cahier des charges pour l’exploitation des 10 hectares de terre agricole à Bouge, rachetés par la Ville de Namur en 2022.

Ce Cahier des charges est innovant. Il a été mûri sur la base de rencontres de terrain, d’ateliers de co-construction et d’une expertise juridique, avec pour objectif de garantir aux futurs exploitants la continuité de leur activité.

Pour notre échevine @Charlotte Mouget, ce projet illustre deux objectifs essentiels :

  • Permettre à de jeunes agriculteur·trices ou maraîcher·ères d’accéder à des terres de qualité à un coût abordable;
  • Participer à la relocalisation de l’alimentation à proximité immédiate du lieu de production.

Le ou la futur·e occupant·e bénéficiera d’un droit de superficie, pour une durée de 27 ans. Il ou elle devra garantir une diversité de productions destinées à l’alimentation humaine. Un tarif dégressif pour la mise à disposition des terres a été mis en place selon différents critères, dont la production en bio. Le ou la candidat·e retenu·e devrait être désigné·e cet été.

3. Intervention de notre conseillère @Anne De Gand : Namur capitale européenne de la culture en 2030 : une opportunité à saisir #NamurCapitaleEuropenne #NamurCulture

En 2030, une ville belge sera désignée comme capitale européenne de la culture.

Après Anvers en 1993, Bruxelles en 2000, Bruges en 2002 et Mons en 2015, pourquoi ne serait-ce pas au tour de la capitale wallonne en 2030 ?

Nous sommes au tout début du processus. Une première réunion d’information a eu lieu le 1er décembre, une déclaration d’intention doit être faite le 2 août 2024 et le dossier de candidature doit être remis le 2 septembre.

Ce défi est enthousiasmant pour notre ville et viendrait à point nommé comme l’aboutissement d’un travail important mené depuis plusieurs législatures.

En effet Namur dispose d’atouts de taille :

  • Sa configuration aux contours bien délimités propices à l’organisation d’une telle manifestation.
  • De nouvelles infrastructures culturelles adaptées aux enjeux actuels : le Caméo, le Centre culturel aux Abattoirs, le Delta, le Concert Hall, la Nef et la nouvelle bibliothèque.
  • Une vie théâtrale intense portée par le Théâtre et Jardin Passion.
  • Des musées reconnus avec d’ici 2030 le musée archéologique et le MusAfrica qui déploieront leurs ailes dans de nouveaux lieux.
  • Des galeries, un riche parcours artistique à ciel ouvert, sans oublier le Comptoir des Ressources Créatives et Chambres avec Vues.
  • De nombreux événements et festivals à l’identité forte comme le Kikk, Namur en Mai, le FINN (Festival International Namur Nature), le Fiff, Le TEFF (The Extraordinary Film Festival), Namur is a joke, etc.
  • Des écoles artistiques : l’Académie et le Conservatoire dans des lieux récemment rénovés ou neufs ainsi que l’Imep dont la réputation n’est plus à faire et l’Université.
  • Le public qui répond présent.
  • Des infrastructures touristiques de qualité comme la Halle al’chair et la Citadelle ainsi que des infrastructures hôtelières, en nombre.
  • Des espaces extérieurs rénovés comme la Confluence, la Place Maurice Servais et d’ici 2030 le piétonnier.
  • Un folklore riche et diversifié qui trouve son point d’orgue lors des fêtes de Wallonie.
  • Un positionnement international : Namur fait partie depuis 2015 du Réseau Européen des villes-pilotes de l’agenda 21. Depuis 2021, Namur appartient au Réseau des Villes créatives de l’Unesco dans le secteur des arts numériques sans oublier l’Association internationale des maires francophones à laquelle Namur appartient depuis 1993.

Voici rapidement brossés de manière non exhaustive les atouts que notre Ville possède dans son jeu.

Quelles sont les opportunités générées par ce défi à relever ?

  • Dynamiser davantage la vie culturelle et associative namuroise ;
  • Toucher les publics des quartiers où la vie est plus difficile, les différentes communautés ;
  • Fédérer de manière plus étroite encore les acteurs culturels namurois ;
  • Asseoir le rôle de Namur en tant que capitale politique de la Wallonie ;
  • Stimuler le tourisme et le développement économique de la Ville et de la région ;
  • Mettre Namur au centre de la carte médiatique et amplifier son rayonnement national et international ;
  • Plus globalement réenchanter la fierté d’être namurois·e.

Pour écolo, c’est un projet enthousiasmant dans lequel nous souhaitons nous inscrire même si la concurrence sera rude.

Pour marquer cette détermination, voici en guise de conclusion quelques suggestions qui peuvent mettre en valeur les aspects participatif, durable et smart, constitutifs de notre identité :

  • Un événement autour de la danse, tous les types de danse avec ateliers d’initiation, démonstrations sur tout le territoire dans l’esprit de Chambres avec Vues avec en point d’orgue une parade urbaine sous la houlette d’un chorégraphe. Cela pourrait être le coup d’envoi.
  • Un chapiteau estampillé Namur 2030 itinérant avec scène ouverte et spectacle professionnel dans tous les villages de l’entité.
  • Un grand rassemblement choral de type Europa Cantat.
  • Un appel à projets lancé aux opérateurs culturels namurois sur base de critères comme la dimension européenne et la durabilité, avec des financements dédiés à la clé.
  • La mise en valeur de quelques artistes ou personnalités phares de notre Ville : à faire revivre sous forme numérique, à travers des expositions.
  • Inviter les maisons et mouvements de jeunes à participer à une œuvre collective pluridisciplinaire.

Cet objectif de faire de Namur la capitale culturelle européenne en 2030 devrait être intégré dans la nouvelle mouture du livre blanc de « Namur Confluent Culture », document actuellement soumis à consultation. Cela donnerait à Namur un objectif à la fois fédérateur pour tous les acteurs culturels, concret, réaliste et ambitieux.

4. Question sur la capacité d’accueil des sans-abris à Namur #PlanHiver #CharteFinSansAbrisme

Réponse de @Philippe Noël :

Tout d’abord, concernant une éventuelle ordonnance forçant toutes les personnes à rejoindre un abri, le Bourgmestre indique que sa ligne n’a pas changé : « si les prévisions météorologiques prévoient plusieurs jours d’affilée une température inférieure à -10°C », il a bien l’intention de prendre une telle décision.

Ensuite, concernant la fréquentation de l’abri de nuit, elle a, durant ce Plan Hiver, littéralement explosé. Quelques chiffres pourront permettre de s’en rendre compte aisément.

Pour rappel, le dispositif du Plan Hiver, pour l’abri de nuit, consiste :

  • à augmenter la capacité d’accueil de 33 à 63 lits ;
  • à garantir une inconditionnalité de l’accueil excepté pour les personnes exclues, et donc :
    • d’une part à supprimer le « quota » de 50 nuits par personne maximum en vigueur le reste de l’année ;
    • d’autre part à permettre aux personnes ne disposant pas d’un titre de séjour de fréquenter l’abri de nuit.

Enfin, en cas de saturation exceptionnelle de la capacité d’accueil de celui-ci, une possibilité est prévue à l’hôtel, pour un maximum de 9 places.

Durant le Plan Hiver 2022, une moyenne de 38,8 personnes fréquentaient l’abri de nuit chaque nuit (c’était à peu de chose près le même résultat qu’en 2021).

Pour ce Plan Hiver-ci, par contre, la fréquentation moyenne est de 60,5 personnes, et cela continue d’augmenter, puisque, si nous prenons le mois de décembre 2023 comme référence, nous arrivons à une fréquentation moyenne de 66,9 personnes.

Nous pouvons le voir aussi dans les mises à l’hôtel. En effet, durant l’ensemble du Plan Hiver 2022, seulement 12 personnes ont dû être mises à l’hôtel faute de place. Pour cette année, en date du 8 décembre, nous étions déjà à 70 personnes mises à l’hôtel après seulement un gros mois de Plan Hiver.

Il s’agit ici de chiffres que nous n’avons jamais connus.

Malgré cela, nous n’avons pas utilisé le tirage au sort et avons pu, jusqu’ici, accueillir toutes les personnes se présentant.

Au regard de cela, il est utile et important de rendre hommage à l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de l’abri de nuit, et du dispositif d’urgence sociale qui sont sur le pont soir après soir, ainsi qu’à la hiérarchie du CPAS.

Ce n’est cependant pas une solution pérenne. Mais la vocation de l’abri de nuit n’est pas d’être une solution pérenne.

Notre objectif, comme nous nous y sommes toutes et tous engagés en signant la Charte de fin du sans-abrisme, est davantage de travailler sur des solutions durables de sortie du sans-abrisme et de mise en logement.

Et nous le faisons par tous les moyens possibles, notamment tout récemment via l’appel à projet Territoire zéro sans-abrisme. Nous nous réjouissons que nous ayons pu nous voir attribuer des fonds importants afin d’acquérir de nouvelles solutions de logement et de renforcer l’accompagnement social, permettant d’intégrer en logement, de manière durable, des personnes sans chez-soi.

À ce titre, un message est adressé aux propriétaires privés : chaque logement compte, chaque logement permet de sortir une personne de la rue. Aussi, si un bien est disponible : ne pas hésiter à faire appel à la ‘Capteuse Logement du Relais social’. Elle pourra jouer un rôle d’interface avec un ou une future locataire et permettra de mettre en place un accompagnement social spécifique, afin de mener ce travail de réinsertion durable.

D’un point de vue purement urgence sociale, nous plaidons, depuis des années, pour une supra-communalité de la gestion de l’urgence sociale, qui ne peut être abandonnée aux seules grandes villes disposant de dispositifs tels que les nôtres.

On peut également constater l’impact de décision fédérale en matière d’asile, sur la situation de notre réseau. Régler cette situation est indispensable.

Un refinancement du dispositif pourrait également nous venir en aide. Puisque pour rappel, actuellement, sur le 1.200.000€ annuels nécessaire au fonctionnement de l’abri de nuit, seuls 350.000€ sont financés par d’autres niveau de pouvoir.

Il n’est nullement ici de nous décharger de nos responsabilités, que nous prenons à bras le corps, que ce soit via la prise en charge, jusqu’ici de l’ensemble des personnes se présentant à l’abri de nuit, ou à travers les mesures de soutien récemment prises en faveur des acteurs de l’aide alimentaire et de l’accueil de jour. Toutefois, la réponse ne peut pas se borner à répondre uniquement au volet de l’urgence ; les solutions doivent être davantage intégrées.

C’est la philosophie dans laquelle nous prévoyons le futur « pôle social », qui ne se bornera pas à de l’urgence sociale et fera la part belle à l’insertion.

Quant au projet d’évolution de l’abri de nuit, sur lequel nous travaillons depuis plusieurs mois, et qui connaît ses premières concrétisations à travers certains aménagements de règlement et la distribution, à partir du mois de janvier, de soupe ; il n’est pas à mettre en relation avec cette évolution soudaine de la fréquentation.

Beaucoup de pistes sont explorées (adaptations des horaires, réflexion sur le quota des 50 nuits, instauration d’un pré-accueil, pré-inscription, travail de jour avec le public…) et ont commencé bien avant l’augmentation des chiffres tels qu’ils apparaissent depuis quelques semaines. Cependant de telles réflexions de fond ne peuvent être une réponse à très court terme.

Pour conclure, nous ne pouvons pas dire que nous sommes sereins, mais nous sommes plus que jamais déterminés, à poursuivre le travail ambitieux de la fin du sans-abrisme.